La Voie des Lettres. Tradition cachées en Israël et en Islam

La Sophia perennis est une en son but (la réalisation spirituelle) mais multiple en ses moyens. La connaissance, en devenant planétaire, a eu pour effet de rééquilibrer la prépondérance occidentale au bénéficie d’autres formes de pensée. Le fait est positif s’il permet à des perspectives spirituelles différentes de s’exprimer. Néanmoins le contact avec celles-ci – même et surtout lorsqu’il répond à un goût et à un besoin profonds – déroute généralement l’Occident.

La Symbolique des Lettres – matière du présent ouvrage – tout en faisant partie de ces autres formes de la Sophia Perennis, offre un moyen d’approche approprié à notre mentalité « scientifique ». Elle se présente comme une sorte d’algèbre où les lettres de l’alphabet du sanscrit, de l’hébreu, de l’arabe ne sont plus seulement combinées en mots mais considérées comme autant d’idéogrammes. En effet dans les Langues sacrées, la Symbolique opère à la fois sur le plan sonore, graphique et numérique.

Ainsi, la pensée analogique traditionnelle a pu non seulement rendre toutes les nuances et subtilités doctrinales ou mythiques sans tomber dans le pathos mais, plus encore, elle a su exprimer l’Inexprimable – qu’il s’agisse de notions métaphysiques pour lesquelles nos langues manquent de mots, ou de données ésotériques qui resteraient inaccessibles par les processus ordinaires du raisonnement.

À ce titre, la Symbolique des Lettres peut être considérée comme ressource de spiritualité : pour les autres, clé intellectuelle efficace ; pour soi-même, moyen de développer et d’affiner l’intuition et la sensibilité spirituelles exigées en toute Voie authentique.